recuire

recuire

recuire [ r(ə)kɥir ] v. <conjug. : 38>
XIIe recuire du métal; de re- et cuire
1 V. tr. (XIIIe) Cuire de nouveau. Recuire une poterie. Techn. Soumettre à l'opération du recuit. Recuire des cristaux. Recuire une lame. Recuire un verre, un métal (par oppos. à tremper).
Par ext. Peau recuite, brûlée, desséchée.
2 V. intr. Subir une nouvelle cuisson. Faire recuire un gigot trop saignant.

recuire verbe transitif (latin populaire recocere, du latin classique recoquere) Cuire de nouveau ce qui a déjà été cuit. Améliorer les qualités d'un métal par le recuit. Diminuer la fragilité d'un objet en verre en le soumettant à la recuisson. ● recuire verbe intransitif Subir une nouvelle cuisson.

recuire
v.
d1./d v. tr. Cuire une deuxième fois. Recuire un poulet.
|| METALL Soumettre au recuit.
d2./d v. intr. Subir une deuxième cuisson.

⇒RECUIRE, verbe
A. — Empl. trans.
1. Cuire de nouveau. Recuire de la viande trop saignante. Il faut recuire ces confitures. Recuire du pain (Ac. 1878, 1935).
PÂTISS., CONFIS. ,,Soumettre à un nouveau mode de cuisson, une préparation entreprise dans un autre: par exemple, terminer au four ce qui a été commencé au bain-marie`` (Ac. Gastr. 1962).
2. CRISTALL., MÉTALL., VERRERIE. Soumettre à l'opération du recuit. Recuire l'acier, la brique, le fer, la fonte, des poteries. Une espèce de four de campagne, dans lequel il [l'ouvrier] cuit et recuit l'émail une trentaine de fois, soufflant son feu à grands coups d'éventail (GONCOURT, Journal, 1874, p. 988). Empl. abs. Les bouteilles achevées à mener aux fours à recuire (HAMP, Champagne, 1909, p. 83).
Empl. pronom. passif. L'acier ordinaire se recuit à une température variant de 750 o C à 900 o C suivant sa teneur en carbone, alors que le plomb et l'étain se recuisent à des températures voisines de la température ambiante (Lar. encyclop.).
3. a) Au fig., littér. [En parlant d'un affect] Entretenir, attiser. Synon. mijoter. Ma fureur, ici, se fait mûre; Je la conseille et la recuis, Je m'écoute, et dans mes circuits, Ma méditation murmure (VALÉRY, Charmes, 1922, p. 139).
b) Rare. [En parlant d'une pers.] Donner un nouveau lustre à. Nous (...) avons entrepris de badigeonner l'esprit public, de rhabiller les acteurs, de clouer de nouvelles planches à la baraque gouvernementale, de médicamenter les doctrinaires, de recuire les vieux républicains, de réchampir les bonapartistes et de ravitailler le centre (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 44).
B. — Empl. intrans.
1. Subir une nouvelle cuisson. Faire recuire des légumes; mettre une viande à recuire. Le pot de terre où la daube recuit, et la poêle où se fricassent les tanches (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 20).
Au fig., p. plaisant., fam. ou littér. [Notamment dans la loc. verb. cuire et recuire] Les passions cuisent et recuisent dans la solitude (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 28).
[Le suj. désigne un damné] Être soumis au supplice du feu de l'enfer. Synon. brûler. Ah! chien maudit, bon pour les dents du Diable! Tu crois donc en ce Dieu que tu niais hier? Va! cuis, flambe et recuis dans l'éternel Enfer! (LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p. 52).
2. CRISTALL., MÉTALL., VERRERIE. Subir l'opération du recuit. Les ouvriers le passaient d'abord [l'or en fil] par la filière pour l'obtenir à la grosseur voulue, en ayant soin de le faire recuire cinq ou six fois pendant l'opération, afin qu'il ne cassât pas (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 426).
Prononc. et Orth.: [], (il) recuit []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 métall. recuire li acier (Eneas, 4474 ds T.-L.); 2. 2e moit. XIIIe s. « soumettre à une nouvelle cuisson » (Médicinaire liégeois, 34, éd. J. Haust, p. 96); 1783 pronom. réfl. (BUFFON, Hist. nat., Minéraux, t. 1, p. 19); 3. 1550 céram. (doc. ds Comptes des bâtiments du roi, éd. L. de Laborde, t. 1, p. 213: ouvrages de terre cuitte, recuitte et esmaillée); 4. au fig. a) 1585 « traiter à nouveau (un sujet) » (N. DU FAIL, Contes et discours d'Eutrapel ds Œuvres, éd. J. Assézat, t. 1, p. 232); b) 1831 « donner un nouveau lustre à, renforcer » (BALZAC, loc. cit.). Dér. de cuire; préf. re-. Fréq. abs. littér.:18.

recuire [ʀ(ə)kɥiʀ] v. [CONJUG. cuire.]
ÉTYM. V. 1130, recuire un métal; de re-, et cuire.
1 V. tr. (XIIIe). Cuire de nouveau. || Recuire des confitures qui étaient trop liquides. || Recuire une poterie. Spécialt (cristallerie, métall.). Soumettre à l'opération dite du recuit. || Recuire des cristaux, des verreries… || Recuire une lime.Pron. || L'acier se recuit à une température qui varie de 750 °C à 900 °C.
1 Son concubinage avec Léonie l'a attendrifié (sic). Moi, je me suis recuit dans ma solitude. Ma mère prétend que je deviens sec, hargneux et malveillant.
Flaubert, Correspondance, 435, 25 oct. 1853.
2 V. intr. (XIIIe). Subir une nouvelle cuisson. Cuire. || Faire recuire un gigot trop saignant. || Poterie, verre qui recuit.Fig. || Des écrivains sédentaires qui recuisent dans leurs passions (→ Isoler, cit. 12).
——————
recuit, uite p. p. adj.
1 Peau recuite, brûlée, desséchée (→ Brun, cit. 2). || Teint recuit.
2 (XVIe). Méd. anc. Qui a subi l'action prolongée de la chaleur du corps. || Humeur, bile recuite.
3 (XIXe). Fig. Entretenu depuis longtemps, enraciné. || Haine (cit. 20) recuite et renfermée.
2 Je commençais à comprendre que je ne viendrais pas à bout d'un entêtement si bien recuit et peut-être confirmé par les conseils de personnes diligentes.
G. Duhamel, Cri des profondeurs, XI.
DÉR. Recuisson, recuit.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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